COMMUNIQUÉ DE PRESSE D’ECVF- SOUTIEN AUX VICTIMES ET A TOUTES ÉLUES CYBER-HARCELÉES

« Ne pas laisser passer un geste, un mot, une situation qui attente à notre dignité ! » (Gisèle Halimi)

 

L’association ECVF- Élu.es contre les violences faites aux femmes, association qui réunit des élu.es de tous partis politiques démocratiques dans un engagement et des actions communs contre les violences sexistes et sexuelles dont sont victimes les femmes, a pris connaissance avec colère et stupéfaction des faits de cyber- harcèlement[1] dont sont victimes deux nouvelles élu.es de Paris, Raphaëlle Rémy-Leleu et Alice Coffin.

Rappelons les faits : Ces élu.es ont été à l’origine d’un rassemblement de militant.e.s devant la mairie de Paris, le 23 juillet 2020 réclamant le départ de l’adjoint à la culture avec pour raison avancée de leur part sa proximité avec l’écrivain pédocriminel Gabriel Matzneff. M. Girard a démissionné.

Dans la suite de la révolution mondiale initiée par #Metoo, ECVF s’affirme une fois encore du côté des victimes et de celles et ceux qui les défendent.

 

La médiatisation de cela a entraîné sur les réseaux sociaux contre les deux élues de tels torrents de haine accompagnés de menaces de mort qu’une protection policière leur a été proposée.  De nombreux.se.s élu.e.s et militantes et associations féministes ont alors apporté leur soutien sur les réseaux sociaux.

Depuis, suite à des révélations dans le New York Times, une enquête sur Christophe Girard pour « viol par personne ayant autorité » a été ouverte par le Procureur de la République le 18 août et est en cours de traitement. Nous nous félicitons de la réaction de la justice française. C’est à la justice de jouer son rôle. C’est parce qu’elle ne l’a pas toujours fait, par manque de moyen et de formation notamment, que beaucoup de victime de violence patriarcale, n’étant pas écoutées par les institutions, se tournent aujourd’hui vers les réseaux sociaux.

Personne ne peut se satisfaire de l’immense difficulté des victimes à parler et à être écoutées, de l’omerta qui perdure et de la répugnante et indéfendable tolérance de la société à l’égard de faits de pédocriminalité et des violences sexistes et sexuelles.

 

Parce qu’elles parlent et portent publiquement ces questions, de trop nombreuses femmes éluEs font quotidiennement l’expérience du cyberharcèlement dans leurs mandats. Tout le monde sait le harcèlement subi par exemple par Madame Taubira, Madame Hidalgo, Madame Schiappa ou encore récemment Madame Obono. Nous-mêmes élu.e.s d’ECVF en faisons l’expérience. A toutes les élues cyberharcelées, ECVF souhaite leur témoigner ici son soutien plein et entier, et salue leur courage. Ces cyber-harcèlements machistes et violents n’ont d’autres buts que de contraindre au silence les femmes élu.e.s, quel que soit leur bord politique.

Ils sont intolérables. Il est temps de renforcer la loi et la responsabilité des auteurs de propos diffamants, d’insultes publiques mais aussi la responsabilité des hébergeurs de réseaux sociaux contre le cyber-harcélement. Il est aussi temps de prévenir ces comportements chez les jeunes notamment par de l’éducation à l’égalité, mais également par un apprentissage pour se protéger eux même contre ces pratiques des « haters ».

 

A toutes les femmes élues, militantes, mais aussi professionnelles comme encore récemment Ghada Hathem – qui accompagnent les victimes au quotidien, qui lorsqu’elles prennent la parole sont agressées sur les réseaux sociaux – victimes de cyber harcèlement, ECVF vous apporte son soutien plein et entier et sa solidarité. Mobilisons-nous collectivement.  

 

Comme nous le dit Gisèle Halimi : « Soyez donc sur le qui-vive, attentives, combattives: ne laissez pas passer un geste, un mot une situation qui attente à votre dignité! ».

 

 

[1] Cyber-harcèlement : Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale lorsque ces propos ou comportements ont été commis par l’utilisation d’un service de communication au public en ligne ou par le biais d’un support numérique ou électronique. Il y a également cyber-harcèlement lorsque les propos ou comportements sont imposés à une même victime d’une part, par plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée et d’autre part, successivement, par plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition. (Définition du code pénal-article 222-33-2-2)