COMMUNIQUÉ DE PRESSE – JOURNEE INTERNATIONALE POUR L’ELIMINATION DES VIOLENCES FAITES A L’ENCONTRE DES FEMMES

Les violences faites aux femmes sont universelles. Présentes dans tous les pays et dans tous les domaines de la vie : de la sphère privée (au sein de la famille) à la sphère publique (dans la rue, sur internet) en passant par la sphère professionnelle, les femmes sont exposées aux violences tout au long de leur vie. Cette violence patriarcale prend de multiples formes : le sexisme au travail, les frotteurs dans le métro, l’inceste, la prostitution, les violences conjugales, l’excision,… C’est ce que l’on appelle le continuum des violences.  Aujourd’hui en France, 1,2 million de femmes sont victimes d’injures sexistes et 94 000 sont victimes de viol ou de tentative de viol chaque année, depuis janvier, on compte 86 féminicides. La liste est longue !

 

Une politique de lutte contre les violences faites à l’encontre des femmes assumée, engagée, est un moyen non seulement efficace mais indispensable pour éradiquer ces violences. Le travail des élu.e.s locaux  et l’engagement des collectivités sont primordiales pour l’application et la mise en œuvres de ces politiques sur tout le territoire.  Il n’est pas possible de mener à bien des politiques locales sans que les élu.e.s soient formé.e.s et mobilisé.e.s sur la lutte contre les violences faites aux femmes. L’absence des élu.e.s lors du grenelle de l’année dernière témoigne encore d’un engagement lacunaire du gouvernement pour lutter contre les violences. C’est pourquoi ECVF accompagne et soutien depuis 2003 les élu.e.s et les collectivités territoriales engagés dans la lutte contre les violences faites à l’encontre des femmes par le biais de différents outils et formations.

 

Une politique publique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles efficace nécessite également des moyens significatifs. C’est pourquoi nous réclamons un milliard d’euros, consacré à une éducation non sexiste dès la petite enfance, à des campagnes et des politiques de lutte  contre les féminicides dans toute la France (hébergements, accompagnements médical et psychologique, observatoires régionaux et départementaux des violences,…), à lutter contre le harcèlement sexuel au travail, à financer les associations féministes qui pallient depuis des décennies aux insuffisances des politiques publiques et des institutions, et qui entre autres choses écoutent, protègent et logent les victimes. Nous réclamons aussi un budget décent pour la lutte pour l’abolition de la prostitution, violence extrême qui touche particulièrement les filles mineures. Quarte années après la loi de 2016, visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel, intégrant un volet social d’accompagnement des personnes prostituées dans leur parcours de sortie nous attendons toujours les moyens financiers permettant de faire appliquer la loi.