Condamnation des violences sexistes : la parole publique, ou la frontière entre l’acceptable et l’inacceptable

Pourquoi il est indispensable que les personnes publiques utilisent leur notoriété pour dénoncer les violences faites aux femmes.

La parole des personnes publiques est un outil de légitimité indispensable pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Les représentant.e.s de l’État, par leurs prises de position publiques, tracent la frontière entre ce qui est socialement acceptables, et ce qui n’est pas tolérable.

Il y a quelques semaines, nous avons lu le témoignage d’une vice-présidente du Conseil régional Nouvelle Aquitaine, dans lequel elle décrit les attaques sexistes dont elle a été la cible lors d’une séance plénière.

« Les bruits fusent, les réflexions pour animer le vote aussi, on me chahute, je reprends d’un ton autoritaire le contrôle de la situation. Cela dérange, j’entends des réflexions sur mon autoritarisme féminin » …

« Le Président et le 1er VP reviennent et sont acclamés par les hommes en délire, criant « ah, enfin, des hommes, des vrais ! » Ils tapent sur leur table comme au bistrot pour marquer leur joie. C’est grégaire, c’est animal, c’est terrible à vivre. »

Témoignage de Nathalie LANZI, 2e Vice-présidente du Conseil régional Nouvelle Aquitaine « Vivre la parité, témoignage d’une élue régionale »


Ce témoignage est glaçant. De tels comportements s’inscrivent en effet dans le continuum des violences faites aux femmes et contribuent à banaliser des violences plus graves. Ils font par ailleurs état du sentiment d’impunité des auteurs de pressions sexistes, et s’ils ne sont pas condamnés fermement, ils confortent les agresseurs dans ce sentiment.

À la suite de la vice-présidente Nathalie Lanzi, nous avons donc saisi le président du Conseil régional, Alain Rousset, en lui  demandant de réagir très fermement et de signifier aux élus incriminés que de tels comportements sont inacceptables.

Nous tenons ici à saluer la réaction exemplaire de Monsieur le président Alain Rousset. Lors de la séance plénière de lundi 24 octobre, il a interpellé l’ensemble des groupes politiques et a fermement condamné « ces remarques et ces attitudes insupportables ». Il a également rappelé la nécessité de l’exemplarité des élu.e.s, de par l’autorité que leur confère leur fonction.

Recadrage de Monsieur le président Alain Rousset, lors de la plénière du 24 octobre 2016

L’intégralité de la réunion est à visionner sur le site du Conseil régional Nouvelle Aquitaine.