Un Grenelle contre les violences conjugales, cela signifie des moyens démocratiques et financiers !

Des associations féministes demandaient un Grenelle, c’est maintenant acté par l’Exécutif. Nous saluons cette initiative, mais alertons sur les conditions de son organisation.

Après la libération de la parole des femmes victimes de violences, il est grand temps pour les politiques publiques d’agir ! Nous demandons un plan de mobilisation générale, comme la France a su le faire pour les politiques de sécurité routière, ou comme expérimenté dans d’autres pays confrontés à ce fléau. L’État peut mettre les moyens pour faire cesser ces violences indignes. Il n’y a aucune fatalité !

Il faut qu’à ce grenelle, soient associés des moyens conséquents pour des politiques publiques ambitieuses. D’abord une mobilisation financière d’ampleur et transversale aux ministères concernés. Les acteurs et les actrices qui luttent contre les violences conjugales estiment qu’un milliard d’euros serait nécessaire au minimum pour la mise à l’abri des victimes. Un milliard c’est le montant que l’État espagnol a su engager.

Moyens démocratiques également. Un « Grenelle » est par définition un réel processus de concertation, qui dure plusieurs mois. Des axes de travail doivent être définis, des groupes de travail représentatifs des acteurs et actrices de la lutte contre les violences doivent être formés pour proposer des solutions concrètes, permettant une évaluation de ce qui existe, mais aussi de ce qui peut dysfonctionner aujourd’hui.

A l’instar du grenelle sur l’environnement, celui concernant les violences conjugales doit regrouper tou.te.s les actrices et acteurs du territoire français. Ainsi aux cotés de l’État doivent être présent.es, toutes les associations qui aujourd’hui aident les femmes victimes de violences, mais aussi les syndicats, les directrice·teur·s régionales.aux, les délégué·e·s départementales.aux aux droits des femmes, des élu.es parlementaires, les collectivités locales et les élu.es locales.aux !

En effet, les élu.e.s locales.aux, en particulier les Maires, sont en première ligne aux cotés des associations de terrain pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment par le biais d’observatoires départementaux et régionaux contre les violences faites aux femmes, ou encore d’autres dispositifs en partenariat avec la police et la justice comme les téléphones graves danger, les centres d’hébergement d’urgence dédiées aux femmes victimes de violences. Ou tout simplement parce que les élu.es locales.aux reçoivent des femmes victimes de violences dans leurs permanences !
Il est urgent que les élu.e.s locales.aux aient les moyens, conjointement avec les services publics de l’État, pour faire stopper ces violences. Il est aussi urgent de donner la parole aux associations et élu.es de terrains pour partager une expertise commune. Toutes et tous sont indispensables dans le cadre d’un Grenelle.

Ainsi l’association des Elu.e.s contre les violences faites aux femmes, que je préside, s’engage à s’investir dans ce grenelle. Nous pouvons apporter notre expertise et mobiliser tout notre réseau d’élu.e.s pour faire de ce grenelle une réussite.

Avec nous, tou.te.s les élu.e.s des partis démocratiques et républicains peuvent d’ailleurs décider de venir se former et rejoindre à leur titre personnel ou au titre de leurs collectivités.

Hélène BIDARD, présidente de l’Association ECVF,
 
Et les élu·e·s membres du bureau d’ECVF :
Francine Bavay, trésorière et présidente d’honneur-fondatrice d’ECVF
Geneviève Couraud, présidente d’honneur
Carmelina de Pablo, présidente d’honneur
Michèle Loup, présidente d’honneur
Eva Sas, présidente d’honneur
Fatiha Aggoune, vice-présidente
Nora Husson, vice-présidente
Emilie Ivandekics, vice-présidente
Annie Lahmer, vice-présidente
Maud Olivier, vice-présidente
Nadine Rivet, vice-présidente
Laurianne Rossi, vice-présidente
Danielle Simonnet, vice-présidente
Françoise Bey, secrétaire
Corine Faugeron, membre du bureau