Communiqué de presse du 1er avril 2022
“Privées d’école et interdites d’avenir : l’enfermement des filles afghanes par le régime taliban”
La semaine dernière, nous apprenions avec effroi et consternation qu’en Afghanistan, le régime des talibans avait ordonné la fermeture des collèges et lycées aux filles, au prétexte de l’application de la Charia.
Militantes féministes du monde entier, nous savions que les talibans s’attaqueraient d’abord aux femmes et aux filles lors de leur prise du pouvoir. C’est le propre des régimes autoritaires et des extrémistes religieux : les droits des femmes sont un affront qu’il leur faut détruire à tout prix. Après 7 mois de régime taliban, les restrictions de liberté pleuvent : exclusion de nombreux emplois publics, contrôle vestimentaire, interdiction de voyager seule en dehors de leur ville.
En janvier dernier, suite à une manifestation, plusieurs militantes pour les droits des femmes ont été arrêtées et détenues, d’autres se cachent.
Aujourd’hui, et à nouveau, ce régime prive les filles et les jeunes femmes du droit fondamental reconnu dans le monde entier et déclaré par l’Organisation des Nations Unies dans sa Déclaration universelle des Droits : le droit à l’éducation !
Ce faisant, les talibans portent atteinte au droit, lui aussi fondamental, pour ces jeunes filles et femmes d’être traitées équitablement.
Le régime taliban s’attaque aux femmes et à leur devenir. Il les cloître, les empêche, les prive de la liberté de maitriser leur vie, de la penser, de la construire. La mobilisation et les inquiétudes de la communauté internationale n’ont aucun effet.
Ces privations agressent violemment l’avenir de chacune des filles et des femmes afghanes, parce qu’elles sont femmes.
ECVF, Elu.e.s engagé.e.s contre les Violences faites aux Femmes, condamne sans réserve l’éviction des filles afghanes des collèges et des lycées, au nom de l’égalité comme du respect des engagements internationaux.
Nous exigeons la réouverture immédiate des collèges et des lycées à toutes.
Nous appelons à soutenir les associations et militantes féministes afghanes qui œuvrent sur le terrain, et à refuser la reconnaissance du régime taliban.
ECVF affirme son entière et indéfectible solidarité avec les filles et les femmes afghanes, et enjoint toutes et tous les élu.e.s à relayer cet appel.