De la cohérence entre les politiques publiques et les actes

Plusieurs élu.e.s ont manifesté leur opposition à l’organisation d’un concert de Bertrand Cantat sur leur territoire. L’association Elu.e.s Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF) approuve cette prise de position, en cohérence avec les politiques publiques de lutte contre les violences faites aux femmes.

Depuis 15 ans, ECVF se mobilise pour faire reculer les violences contre les femmes ainsi que leur acceptation par la société française. La lutte contre ces violences passe par la mise en place, dans toutes les collectivités territoriales, de politiques publiques d’égalité femmes-hommes qui incluent des actions de prévention et de protection des violences. La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes oblige les collectivités territoriales à la mise en place de telles politiques.

La programmation de concerts de Bertrand Cantat dans de nombreuses villes, partout en France, nous apparaît en contradiction totale avec ces dispositions. Comment lutter contre les violences faites aux femmes quand un homme qui a tué une femme à coups de poings est applaudi dans des salles financées en partie par de l’argent public ? Quel est le message envoyé aux femmes victimes de violences et aux jeunes ?

ECVF réaffirme la responsabilité des élu.e.s et des collectivités territoriales pour faire reculer ces violences trop souvent minimisées.

L’argent public ne doit pas être utilisé pour donner de la visibilité à des hommes violents, d’autant plus quand les moyens attribués aux politiques de lutte contre les violences faites aux femmes restent insuffisants, comparés aux besoins et à l’ampleur de ce phénomène social.