? Communiqué de presse – Accueillir sans délai les défenseur.es des droits des femmes afghanes !

Après une offensive éclair qui a provoqué l’effondrement du pouvoir officiel de l’Afghanistan, les talibans sont entrés dans Kaboul. Les dernières troupes américaines, diplomates et ressortissants occidentaux sont en train de quitter le pays dans la précipitation.

Aujourd’hui, les talibans contrôlent les deux tiers du territoire et, depuis le début des affrontements entre le pouvoir représenté par Ashraf Ghani, désormais en fuite, et les talibans des centaines milliers de civils ont été déplacés, dont 80% de femmes et d’enfants.

Entre 1996 et 2001, les talibans ont imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique et mené une véritable guerre contre les femmes auxquelles il était interdit de travailler et d’étudier. Obligées de porter la burqa, elles n’étaient autorisées à sortir de leur domicile qu’accompagnées d’un chaperon masculin de leur famille. Les flagellations et les lapidations étaient pratiquées dans les lieux publics pour celles qui commettaient un adultère ou refusaient de se soumettre.

20 ans plus tard, avec le retour des talibans, ces femmes craignent légitimement pour leurs droits durement acquis ces dernières années, mais aussi pour leur vie. Les dirigeants talibans ont déjà ordonné aux chefs religieux de leur fournir des listes de filles et de femmes à « marier » avec des combattants talibans. Ils ont également signalé leur intention de refuser l’éducation aux filles après l’âge de 12 ans, d’interdire aux femmes de travailler et de rétablir la loi qui exige qu’elles soient accompagnées d’un tuteur masculin.

Ces femmes sont en danger imminent, ainsi nous demandons :

Que soit respectée la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles, ainsi que les conventions des Nations Unies et déclarations du Conseil de l’Europe sur la protection de toutes les personnes contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Que le gouvernement mette tout en œuvre pour que l’ensemble de la communauté internationale, et notamment l’Union Européenne, prenne part et organise l’accueil et la protection de ces femmes (vols aériens et humanitaires, protection militaire, etc.).

Que le gouvernement s’engage à accueillir et à délivrer le statut de réfugié.e politique aux personnes qui, par leur action en faveur des droits des femmes ou par l’exercice de leur métier, sont particulièrement exposé.es à la répression : élu.es, juges, avocat.es, médecins, artistes, professeur.es, journalistes, etc.

Devant l’urgence de la situation nous demandons au gouvernement que ces actions soient mises en œuvre sans délai.