Le colloque du samedi 10 mars 2018 à la Mairie du 12e arrondissement a été l’occasion de mettre en valeur le dynamisme de collectivités engagées contre les violences faites aux femmes. ECVF a souhaité que cette matinée soit un moment d’échanges et de partage autour des actions réalisées par des collectivités locales, pour que chacun.e puisse y trouver des idées d’actions à mettre en place dans sa propre collectivité.
ECVF remercie chaleureusement la Mairie du 12e arrondissement qui nous a accueilli.e.s : Catherine Baratti-Elbaz, Maire du 12e arrondissement et Emmanuelle Pierre-Marie, Conseillère d’Arrondissement chargée de l’égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les discriminations.
Catherine Baratti-Elbaz a insisté sur l’importance du partage de bonnes pratiques entre les élu.e.s, de manière générale et particulièrement au sujet des violences contre les femmes. Elle a rappelé que l’enjeu est d’agir au-delà des discours, c’est pourquoi elle a souhaité accueillir le colloque d’ECVF à la Mairie du 12e.
Elus locaux ou élues locales, membres de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Parlement européen, signataires du présent Appel, nous sommes concerné.e.s par les violences faites aux femmes. Nous nous engageons à mener dans nos communes, nos départements, nos régions et nos parlements, les actions nécessaires pour dénoncer et faire cesser cette violence. Il est, en effet, possible de faire avancer cette cause et de susciter le débat public en prenant appui sur nos responsabilités d’élus de tout niveau territorial.
Toutes et tous nous savons qu’il existe des victimes et qu’elles attendent des solutions concrètes. Nous agirons pour que les analyses des associations, de toutes celles et ceux qui sont concernés, soient prises en compte et leurs propositions mises en œuvre.
Extrait de l’Appel des concerné.e.s, texte fondateur d’ECVF cité par Carmelina de Pablo
Carmelina de Pablo, Présidente d’ECVF, est revenue sur la responsabilité qu’ont les élu.e.s et les collectivités territoriales dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Se saisir des lois existantes au niveau local, mener des politiques publiques volontaristes et innovantes, généraliser les bonnes pratiques qui sont parfois trop hétérogènes sur le territoire : autant d’actions qui permettent de faire reculer concrètement les violences contre les femmes. Les événements comme ce colloque et le réseau d’élu.e.s et de collectivités constitué par ECVF sont des outils pour aller dans ce sens.
Table-ronde : Les bonnes pratiques territoriales d’éducation à l’égalité femmes-hommes comme outil de lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Présentation du rapport du Haut Conseil à l’Egalité femmes-hommes (HCE) : « Formation à l’égalité filles-garçons : Faire des personnels enseignants les moteurs de l’apprentissage et de l’expérience de l’égalité »
Gaël Pasquier, membre de la commission Stéréotypes et rôles sociaux du HCE et Maître de conférences en sociologie à l’Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education de l’Université Paris Est Créteil est venu présenter le rapport « Formation à l’égalité filles-garçons : Faire des personnels enseignants les moteurs de l’apprentissage et de l’expérience de l’égalité », publié par le HCE en janvier 2017. Ce rapport fait le point sur la formation des professionnel.le.s de l’éducation et formule des recommandations pour faire de l’école un lieu d’apprentissage de l’égalité filles-garçons.
Travailler en partenariat avec les établissements scolaires et les lieux qui accueillent des enfants et des jeunes
Le Département du Val-de-Marne a fait de la lutte contre les stéréotypes sexistes une priorité de sa politique de lutte contre les violences faites aux femmes. Françoise Daphnis, Responsable de l’Observatoire de l’Egalité femmes-hommes du Val-de-Marne a exposé les actions du Département en matière d’éducation à l’égalité : ateliers de sensibilisation sur différents thèmes tels que le cybersexisme et le cyberharcèlement, la mixité des métiers, l’éducation à la sexualité et aux relations filles-garçons, le sport féminin… à destination des collégien.ne.s mais aussi des jeunes sortis du système scolaire via les Espaces dynamiques d’insertion. En 2016, le Département a accompagné une classe du lycée Armand-Guillaumin d’Orly pour réaliser « Victime pendant 5 ans », un film de sensibilisation aux cyberviolences. Le Val-de-Marne propose également des outils de sensibilisation (expositions, films) à l’ensemble de la population, et agit sur le terrain de la formation des professionnel.le.s.
Former les agent.e.s de la collectivité et les professionnel.le.s qui travaillent sur son territoire
Marif Loussouarn, Adjointe au Maire de Brest en charge de l’égalité femmes hommes et de la jeunesse a évoqué les actions de formation des professionnel.le.s mis en place par la Ville et Métropole de Brest et notamment celle des professionnel.le.s de la petite enfance, qui a commencé en 2016 avec une sensibilisation à destination des assistant.e.s maternel.le.s (ASMAT). Le 2e temps de cette action a été lancé récemment : deux questionnaires ont été distribués, à l’ensemble des professionnel.le.s concerné.e.s ainsi qu’aux parents d’enfants de moins de 3 ans pour dresser un état des lieux des pratiques éducatives du point de vue de l’éducation à l’égalité filles-garçons et ont reçu 632 réponses de parents et 171 réponses de professionnel.le.s. En avril, la semaine de la petite enfance sera sur le thème de l’égalité filles-garçons. Au programme : « La fabrique des stéréotypes filles-garçons », une conférence pour les parents et les professionnel.le.s sur les mécanismes de construction sociale des inégalités filles-garçons dès le plus jeune âge et une journée de sensibilisation avec l’ensemble des professionnel.le.s des crèches municipales et associatives ainsi que des haltes garderies. Cette présentation a été l’occasion de rappeler que la formation de tou.te.s les élu.e.s et agent.e.s des collectivités est essentielle pour lutter contre les violences faites aux femmes au niveau local.
Programmer des événements culturels grand public tout au long de l’année, qui permettent d’ouvrir le débat et la réflexion sur les violences faites aux femmes
L’éducation à l’égalité doit se faire également à l’échelle du grand public, c’est dans ce sens que Francine Goyer, 1ère Adjointe au Maire de Saint-Etienne-du-Rouvray en charge des Droits des femmes a présenté la campagne de sensibilisation « Stop violences sexistes » lancée par Saint-Etienne-du-Rouvray à l’occasion du 25 novembre 2017, ainsi que la mise en place par la Ville d’un groupe de travail qui se réunit pour faire remonter les problématiques locales et organiser des actions collectives à destination des habitant.e.s pour répondre aux besoins de sensibilisation : théâtre-forum, ciné-débats, expositions… La campagne de communication ainsi que les événements organisés tout au long de l’année renvoient un message de positionnement fort de la ville contre les violences faites aux femmes et contribuent à l’émergence d’une culture de l’égalité sur le territoire. A cette programmation s’ajoute également la formation obligatoire de tout.e.s les agent.e.s de la ville.
La table-ronde a été suivie d’échanges très riches avec le public, portant notamment sur la formation obligatoire des professionnel.le.s et le recensement et la diffusion des bonnes pratiques sur tout le territoire.
Le Prix ECVF 2018 décerné au département du Val-de-Marne – Prix spécial du jury à la ville de Saint-Etienne-du-Rouvray
Le Prix ECVF a été créé pour distinguer la collectivité la plus volontariste pour prévenir les violences contre les femmes et accompagner les victimes. Il est ouvert à toutes les collectivités territoriales, quelle que soit leur taille. Parmi les onze collectivités candidates au Prix ECVF 2018, c’est le Département du Val-de-Marne qui a été primé pour son engagement volontariste depuis de nombreuses années et le caractère innovant de ses actions.
Le jury a également voulu saluer l’action de la ville de Saint-Etienne-du-Rouvray en lui attribuant le Prix spécial du jury pour son engagement contre les violences faites aux femmes depuis 10 ans.
La matinée a été clôturée par Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise et ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes avec beaucoup d’humour et de détermination :
Quand les collectivités mettront autant de détermination à obtenir le Prix ECVF à la collectivité la mieux engagée contre les violences faites aux femmes qu’à obtenir une cinquième fleur, nous aurons avancé !