La parole des femmes doit être entendue partout.
La sphère politique ne peut échapper à cette règle.
L’association ECVF – Élu.e.s contre les violences faites aux femmes – qui réunit des élu.e.s et ancien.ne.s élu.e.s de tous partis politiques et de tous niveaux de mandats, dont l’objet est de soutenir les élu.es dans la lutte contre les violences faites aux femmes et d’aider à la mise en place de politiques publiques à ce sujet par des actions de formation, de sensibilisation et de communication, est extrêmement attentive et préoccupée par les faits de sexisme – actes, paroles, ambiance délétère, menaces, pressions – portés à sa connaissance, qui se déroulent à SaintNazaire, depuis plus d’un an maintenant, au sein-même de la majorité municipale.
Ces agissements à l’encontre de femmes élues qui ont eu le courage de dévoiler une affaire de viol sur une de leurs collègues dont elles avaient été informées et qui secouent les membres de la majorité municipale depuis de nombreux mois, sont graves, et inacceptables.
Les élu.es membres du bureau d’ECVF souhaitent manifester leur soutien total aux élues nazairiennes lanceuses d’alerte qui n’ont fait que leur devoir de solidarité à l’égard de leur collègue victime et d’engagement en faveur des droits des femmes. Car, NON, il ne s’agit pas là d’une affaire privée, mais bien d’une atteinte à la dignité de toutes les femmes !
Les violences à l’encontre des femmes forment un continuum. Les actes de violence, le viol, les actes sexuels non consentis, mais aussi le harcèlement, les agressions sexistes et les tentatives d’intimidation, les pressions de tous types contre les femmes s’inscrivent dans ce continuum.
Cela a un impact certain dans la population, surtout lorsqu’il s’agit de représentant.e.s politiques, et en particulier auprès des plus jeunes de nos concitoyen.ne.s. Quelle leçon peuvent-elles.ils en tirer ? Cela contribue à cautionner les agressions les plus graves, justifie les discours de mépris à l’encontre des femmes, remet en cause leur place en politique et conduit ces dernières à renoncer, à s’engager.
Au bout du compte, c’est une expression de la domination masculine qui ne valorise pas non plus ses auteurs, et contribue à la déconsidération des hommes comme des femmes politiques.
ECVF s’est donné pour mission de former les élu.e.s à la connaissance du fléau des violences faites aux femmes en leur proposant des outils pour lutter contre celui-ci et pour le prévenir. Elles.ils sont en effet souvent parmi les premiers et premières informé.e.s des faits sur leurs territoires.
ECVF est intervenue à plusieurs reprises sur ce sujet, en réclamant l’inéligibilité des élu.e.s condamné.e.s pour des violences sexuelles, en se déclarant solidaire d’élues ou de fonctionnaires territoriales victimes de ces agissements.
Nous devons regarder la réalité de ce fléau, donner la parole aux femmes victimes et ne pas les contraindre à se taire. Les élu.e.s, de tous les partis, doivent être exemplaires.
Aujourd’hui, ECVF assure les élues courageuses de Saint Nazaire de sa vigilance et de sa solidarité et demande au Conseil municipal de la ville ainsi qu’à son premier magistrat d’écouter la parole des élues qui siègent dans ses instances, de les protéger – comme c’est leur devoir -, et de leur permettre d’exercer le mandat que leurs concitoyen.ne.s leur ont confié, dans un climat serein et respectueux.
11 octobre 2019
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