Depuis le début de l’année, trois féminicides ont déjà été commis en France
Nous sommes le 4 janvier et déjà 3 femmes ont été tuées par leur conjoint en France.
Elisabeth Moreno, la ministre déléguée en charge de l’Egalité entre les Femmes et les Hommes a réagi en déclarant que : « pour lutter contre ce fléau, des forces de l’ordre, des magistrats & des acteurs de la santé sont mobilisés en permanence aux côtés des associations ».
Cependant, nous pouvons légitimement nous demander si les mesures prises par le gouvernement ces dernières années permettent réellement de répondre à l’ampleur des violences. En effet, en 2021 au moins 113 femmes ont été tuées par leur conjoint.
A cela viennent s’ajouter les victimes de suicides forcés. En effet, selon les conclusions d’un rapport remis à la Commission européenne en novembre 2021, 209 femmes ont été poussées au suicide par leur conjoint en France en 2017.
C’est donc une femme qui meurt chaque jour du fait des violences qu’elle subit au sein de son couple.
ECVF se joint aux associations féministes pour demander au gouvernement une véritable politique publique à la hauteur de l’importance de ces violences :
- Favoriser le déploiement des « téléphones grave danger » ainsi que des » bracelets anti-rapprochement » en France (à ce jour n’y a que 379 bracelets anti-rapprochement pour 220 000 femmes victimes de violences)
- Mener une vraie politique de prévention des violences pour éradiquer les violences, avant même les meurtres, avec le développement :
- des formations dans les écoles, collèges, lycées et de sensibiliser les élèves au respect de l’Autre, à la lutte contre les violences, à la notion de « consentement
- des formations spécifiques auprès des professionnels de l’action sociale, mais aussi de la justice, de la police et de la gendarmerie afin que plus aucune plainte ne soit minimisée et que les agresseurs ne soient confortés dans leur violence grâce à l’impunité.
- Augmenter considérablement le budget de l’Etat alloué à la lutte contre les violences conjugales afin de mettre en œuvre les mesures prévues dans le cadre du Grenelle afin :
- d’augmenter de façon importante le nombres de places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences et à leurs enfants
- de renforcer les associations qui œuvrent pour les droits des femmes victimes de violences en leur donnant les moyens nécessaires à l’accompagnement de ces femmes et enfants
TOUTES LES COLLECTIVITES SONT CONCERNEES
ECVF rappelle que la prévention des violences est un devoir pour tout·e élu·e, pour toute collectivité territoriale et regrette que ce sujet particulièrement important ait été laissé de côté dans beaucoup de collectivités lors des débats d’orientation budgétaires, au mépris de l’article 61 de la loi du 4 août 2014 et de son décret d’application 2015-761 du 24 juin 2015.
ECVF demande à toutes les collectivités de prévoir les moyens financiers lors du vote de leurs budgets, leur permettant de former leurs élu·es et agent·es, de mener des actions de sensibilisation et de lutte contre les violences faites aux femmes, et de soutien aux associations qui accompagnent, écoutent, mettent à l’abri ces femmes et leurs enfants.