Dans le cadre du « Plan global triennal de lutte contre les violences faites aux femmes 2005-2007 », il est apparu nécessaire au gouvernement français d’appréhender le phénomène des violences conjugales sous l’angle économique afin de mieux en cerner les conséquences économiques.
Une première évaluation, a minima, a paru en novembre 2006. Il est prévu qu’elle soit revue annuellement de manière plus précise.
Tout d’abord, l’évaluation définit 4 types de coûts :
– les coûts directs médicaux (services et biens médicaux) ;
– les coûts directs non médicaux (transports, éducation, logement, hébergement, police, justice, prestations sociales) ;
– les coûts indirects (incapacités temporaires, décès) ;
– les coûts intangibles (dimensions de la douleur et de la perte de bien-être).
Puis, compte tenu des informations disponibles et exploitables, les conclusions du travail mené montrent, pour l’année 2004, que les violences conjugales ont des conséquences :
– sur la santé : hospitalisations pour fractures, problèmes liés à la grossesse, consultations médicales, consommations de psychotropes. Montant estimé à 383 millions d’euros.
– dans les sphères d’activité de la police et de la justice : traitement des divorces et des séparations, traitement policier et pénal des affaires en rapport avec les violences conjugales, incarcérations. Montant estimé à 232 millions d’euros.
– dans le domaine du logement et des prestations sociales : hébergement d’urgence, lieux d’écoute et d’information, allocations sociales. Montant estimé à 89 millions d’euros.
– dans le champ social et médico-social du handicap. Montant estimé à 2,5 millions d’euros.
– en termes de coûts humains : handicap acquis à la naissance, décès, viols, événements traumatiques. Montant estimé à 305 millions d’euros.
– en termes de pertes de production domestique (dues aux incapacités temporaires, décès) et perte de revenu (due aux incarcérations). Montant estimé à 83 millions d’euros.
Ces chiffres sont des estimations a minima, car certains phénomènes sont encore mal mesurés, comme :
– les relations entre les violences conjugales et les tentatives de suicide ;
– l’impact sur le parcours professionnel des victimes ;
– l’effet de l’incarcération sur le devenir des auteurs de violences ;
– la prise en charge des conséquences psychologiques à l’hôpital ;
– la prise en charge médicale des suicides et tentatives de suicide.
De plus, les répercussions des violences psychologiques n’ont pas été prises en compte.
A minima, les auteurs de violences conjugales font donc peser sur la société des coûts s’élevant à plus d’un milliard d’euros, soit 2 740 000 euros par jour.