Samedi 4 mars, ECVF organisait une rencontre dédiée aux bonnes pratiques territoriales de lutte contre les violences faites aux femmes, à la mairie du 13e.
Merci à la Mairie du 13ème qui nous a accueilli.e.s, au Maire, Monsieur Jérôme Coumet et à l’élue Madame Juliette Sabatier, conseillère municipale chargée des Droits des femmes.
« L’objectif de cette rencontre : mettre en avant des collectivités qui par leur politique volontariste, démontrent que le changement est possible et contribuent à faire évoluer les mentalités » Carmelina de Pablo, présidente d’ECVF.
Cette matinée visait à échanger, s’inspirer des actions mises en place par des collectivités, afin de faire avancer les droits des femmes, et faire reculer les violences de genre. La matinée se composait d’une table-ronde, pendant laquelle des villes ont présenté quelques-unes de leurs actions. Cette table-ronde était suivie de la remise du Prix ECVF à une ville particulièrement engagée contre les violences faites aux femmes.
« Les élu.e.s ont une responsabilité majeure aux côtés des associations »
Elu local et parlementaire depuis 15 ans, Guy Geoffroy œuvre depuis des années à faire en sorte que la loi reconnaisse les violences conjugales, permette de protéger les victimes et de punir les auteurs.
Il a notamment été co-auteur de la loi de 2006 reconnaissant le vol et le viol conjugal. Avant cette loi, le fait de confisquer le salaire ou les papiers de sa conjointe, ou encore d’imposer des rapports sexuels à sa compagne ne tombait pas sous le coup de la loi. Depuis, le cadre conjugal est devenu une circonstance aggravante pour ces délits et crimes.
« les infractions commises au sein du couple ne sont plus marquées du sceau de l’indifférence et de l’impunité, mais du sceau de la circonstance aggravante », Guy Geoffroy, député-maire, membre du jury du Prix ECVF.
En 2010, il a co-écrit, avec Danielle Bousquet, la loi votée à l’unanimité inscrivant dans le code pénal les violences psychologiques et de nombreuses autres dispositions de protection pour les femmes dont l’ordonnance de protection ou le « téléphone grave danger ». Plus récemment, il a été président de la commission spéciale de l’Assemblée nationale chargée d’examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel.
« débusquer les situations de violences faites aux femmes » Guy Geoffroy, député-maire.
Il a rappelé l’importance du lien entre les élu.e.s et les associations, mais également le rôle des élu.e.s : se rapprocher des associations et permettre via des formations à tous les personnels d’une collectivité d’être en mesure de repérer les situations de violences et d’accompagner les victimes.
Table ronde : Les bonnes pratiques territoriales de lutte contre les violences faites aux femmes
Les politiques d’accompagnement des femmes victimes de violences, notamment le soutien aux associations, la mise à disposition de places d’accueil spécialisées, ou encore la mise en place d’un réseau territorial, sont le point de départ d’une politique volontariste de lutte contre les violences faites aux femmes.
La table-ronde de samedi allait plus loin, en présentant des actions innovantes répondant chacune à une problématique particulière : l’action sur les représentations sexistes qui constituent le terreau des violences ; l’aide aux professionnel.le.s dans leur rôle de repérage des violences et d’orientation des femmes victimes ; les femmes comme actrices des changements et leur expertise tirée de l’expérience.
La table-ronde en images
A Strasbourg, agir sur les représentations grâce à l’action « stop sexisme ».
À Epinay-sur-Seine former les acteurs et actrices de terrain pour permettre aux femmes victimes d’être mieux accompagnées et orientées
À Champigny-sur-Marne, faire des femmes des relais de la lutte contre les violences, par des formations
La sociologue Dominique Poggi est revenue sur la méthodologie des marches exploratoires et les clés de réussite. Elle a également évoqué une action originale mise en place avec la mairie du 13e : une marche exploratoire menée avec des jeunes femmes de 15 ans.
Le « Prix ECVF » remis pour cette édition 2017 à la ville de LAVAL
ECVF veut valoriser l’engagement des collectivités qui font appliquent/mettent en pratique la loi sur leur territoire et agissent concrètement, au quotidien, pour faire reculer ces violences.
La remise du « Prix ECVF », décerné à la collectivité la plus volontariste pour prévenir les violences faites aux femmes et accompagner les victimes, permet de mettre en avant les bonnes pratiques d’une collectivité.
Un jury, composé de personnalités expertes sur le sujet, a désigné la collectivité lauréate en tenant compte :
- du caractère innovant des actions réalisées
- de l’approche volontaire de la collectivité et l’ampleur de ses actions
- de l’impact des actions présentées
« La lutte contre les violences faites aux femmes est un combat quotidien que nous tentons de mener collectivement. La reconnaissance de ce travail inscrit dans la durée salue l’engagement de la ville de Laval et ses partenaires. C’est aussi un formidable encouragement à poursuivre et renforcer notre action » Chantal Grandière, Adjointe au maire de Laval
La ville de Laval a reçu le Prix ECVF, en récompense de son action menée depuis plusieurs années.
Les priorités d’actions définies pour 2017 à Laval :
> Développer la sensibilisation : manifestations nationales du 8 mars et du 25 novembre, action dans les écoles et dispositifs extrascolaires pour l’égalité filles-garçons, sensibilisation du personnel du CCAS, communication en direction du grand public.
> Améliorer l’accompagnement des victimes : lutte contre les mutilations sexuelles féminines, accueil des femmes victimes de violences, prise en charge des victimes et des auteurs, acquisition d’un nouveau téléphone grave danger, travail sur la question des enfants victimes des violences conjugales.
> Soutenir les associations : renforcement de la visibilité des associations qui œuvrent pour les droits des femmes, par le prêt à titre gratuit d’un local municipal, soutien d’une association qui œuvre pour les droits des personnes LGBT.
> Poursuivre le travail autour des femmes et de l’espace public : réflexion sur la place des jeunes filles dans les quartiers, pousser la représentation des femmes dans l’espace public, notamment en proposant au conseil municipal de donner le nom de femmes exemplaires à de nouvelles rues à Laval, poursuite de l’action sur le harcèlement de rue.
Le jury a par ailleurs tenu à saluer l’action des villes de CHAMPIGNY-SUR-MARNE et SAINT ETIENNE DU ROUVRAY, en leur attribuant à chacune un « Prix spécial » pour récompenser également leur engagement dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Le Sénateur André Gattolin a clôturé notre matinée d’échange
« C’est une bataille permanente, c’est dans chacun des textes discutés que nous devons avoir le réflexe de permettre des avancées » André Gattolin, Sénateur
Le sénateur André Gattolin a toujours soutenu la lutte contre les violences faites aux femmes. En tant que parlementaire, il œuvre pour intégrer la question de l’égalité de manière transversale.
Il est aux côtés d’ECVF depuis plusieurs années et a également soutenu cette matinée de rencontre et d’échanges.
Retour sur la matinée en images